mercredi 4 août 2010

LE FOUR DE MON QUARTIER

Tous les villages ou quartiers de la ville d'oujda étaient dotés d'un four ouvert au service des villageois principalement pour la cuisson du pain ,et gateaux ,aucun village n'échappe à cette règle qui se veut générale
pour l'ensemble .Le four occupait une place privilégiée dans la culture des oujdis en particulier et de l'orientale en générale . Le propriétaire ou l'exploiteur du four était connu de tout le monde ,et jouissait d'une confiance sans limite de la part de ses clients qui envoyaient leurs pains pour la cuisson chaque jour, cet établissement était ouvert toute l'année sauf les jours de l'aide el fitr, aid elkbir ,hormis ces fêtes le four était ouvert sans restriction ,sachant bien qu'à cette époque
les fours se chauffaient au bois aucune technologie ne faisait son apparence encore ,ceci se date d'environ de quatre décennies lorsque les habitants de la ville n'excédait pas un quart de million ,
d'âmes .Le fonctionnement du four :
Le four se situait toujours dans un lieu stratégique du quartier presque au milieu du quartier , facile d'accès à tout les habitués ,cette situation d'installation lui valait un point de reperd pour les gens qui arrivaient nouvellement au village à la recherche d'ami ou parent,ce ci mettait le four au devant de la scène sociale du village ,si Abdelkader le gérant et patron du four connaissait tout le monde y compris les femmes ,les hommes ,les garçons et filles de toutes âges ,c'était une encyclopédie ambulante valable , si Abdelkader était un homme de taille moyenne ,maigre ,peux de cheveux encore bien coiffé le matin ,décoiffé souvent l'après midi ,une dentition ou presque les trois quarts sont partis avec l'abus des cigarettes et le kif qu'on voyait fumer souvent le matin ,bien rasé le matin,très propre au début de sa journée de travail,calme au début de la prise de service, très nerveux après midi .A la fin de sa vacation il faisait sa toilette ,il s'habillait correctement et donnait une allure très propre de sa personne .
Si Abdelkader selon les saisons ,il arrivait le matin bien représenté comme tout patron il commençait sa journée par la vérification du four et donnait l'ordre à son apprenti de balayait le four puis il allumait lui même le feu pour chauffer le four en attendant l'arrivée des premiers clients avec leurs plateaux de pains pour la cuisson,ce four chauffait aux bois que si Abdelkader achetait bimestriellement .Les choses sont normales ,après dix heures le flux des plateaux de pain arrivaient en masse ,ce monsieur à une mémoire d'organisation très pointilleuses sur le genre de pain de chaque client qu'il consommait sans se tromper d'un brindille ,l'homme était expert en matière de la pâte ,il connaissait le pain à l'origine :d'orge,de farine de blé ou encore mélangé ,l'homme était en âge de
distinguait même les femmes qui petriaient aussi bien que malle.Il conseillait les femmes qui présentaient de grosses pièces qu'il trouvait du malle à les contenir pour les faire enfourner
là il commençait son discours de critique ininterrompu que les femmes attendaient avec plaisir à l'entendre , Si Abdelkader que le monde aimait personne ne se fâchait de lui ,ses critiques étaient les bienvenues parmi ses clients de tout genre .A partir de onze heures le climat se chauffait entre Si Abdelkader et sont apprenti d'une part,entre les clients qui criaient à haute voix et l'apprenti d'autre part ,ce ci faisait que le patron intervenait de temps à autre en citant un nom ,ou une marque que porte le pain demandé,ou encore en désignant avec son doigt le pain voulu ,devant la porte du four les femmes évoquaient plusieurs problèmes de leur vie ,de leurs voisines,de leurs maris,de leurs enfants ou encore de leurs parents ,c'est un moment privilégié pour tout le monde de se décongestionner de vie monotone ,malgré tout l'effort que produisait Si Abdelkader ,il était
exposé aux différentes critiques sur sa façon de mener l'opération de la cuisson du pain des clients ,mais des critiques douces qui témoignaient un grand respect à ce monsieur qui faisait notre bonheur ,en cuisant les gâteaux de l'aid el fitr ,DIEU ait son âme , Si Abdelkader reste une légende à tous les habitants de hay Ngadi des années soixante s auxquels je rends hommage , cétait un village petit par le nombre de ses habitants mais très grand par ses valeurs que les villageois partageaient entre eux même ,c'était la belle époque