dimanche 10 avril 2011

Le respect des gouts est une priorité.

Sommes-nous devant l’opération de vulgarisation des chansons traditionnelles populaires sous couverture de la modernisation du secteur de la chanson ? Je saisi cette occasion pour ne parler que la chanson du « rai ». Le mot « rai » veut dire tout simplement opinion en arabe dialectale « الراي ». Ce genre de chanson a fait son apparition dès les années 20du siècle dernier, même un peu avant mais moins connu. Les chansons du « rai » sont connus uniquement dans la zone oriental du Maroc (Oujda) jusqu'à Alger, mais principalement la ville d’Oran est célèbre, on lui accorde le qualificatif de la ville du « rai ». En générale la chanson du « rai » a traité tous les sujets ayants traits à la société, tels que le mariage, le divorce, l’amitié, les conflits des tribus inter communautaires, la guerre qui opposait les algériens aux français, les temps des malheurs n’ont pas échappés à ce style qui se veut populaire de premier ordre. Quels sont les instruments du « rai » ? les principaux instruments du « rai » sont limités à : 1) el Gasba, c’est un morceau de roseau d’une quarantaine de centimètres, travaillée est taillée selon le besoin d’utilisation. 2) Derbouka est instrument fait de poterie et de la peau du chevron ou du lapin, au même titre que El kallouz à la seule différence il est un peut plus long, et le Brandir est rond. 3) El Aaita donne un son très populaire. Techniquement ces instruments sont joués par des gens qui les maitrisent parfaitement. L’homme qui professe ce genre de music s’appelle le « cheikh », une femme de la même profession s’appelle « cheikha ». Ce chant se pratique en groupe d’au moins deux musiciens et chanteur ou chanteuse. Ces gens n’ont aucune profession autre que la pratique musicale. Les hommes « cheihks » et les femmes « cheikhats » sont habillés traditionnellement, à la différence que les danseuses ont leurs visages voilés par respect aux spectateurs. Etant donné que le « rai » est une musique popularisée depuis son invention au début du xx siècle, il traite tous les domaines concernant la vie quotidienne des populations en les figeant et mémorisant dans des chansons simples avec des mots faciles a apprendre tels que les mariages par exemple. Le cheikh est un personnage qui apprend le plus grand nombre de chanson avec une connaissance parfaite des distributions des rôles musicaux, et maitrisant le groupe professionnellement, il intervient à tout moment s’il constate une faute pour redresser le musicien, et tout ça en douceur. Ce « rai » avait un gout est un respect sans équivalence, une le chant débute, un silence complet règne sur l’ensemble des présents et invités. La ou les danseuses souvent par pair entrent en scène sur le rythme du « rai » en précédant l’entrée d’un léger clin de tète en signe de respect et de salut. Le respect de ces gens est quasiment présent. Les leaders de cette musique je cite quelques un pour meubler ce papier si non ils sont très nombreux, la doyenne du « rai » qui vient de nous quitté cheikha Rimiti el ghilizania, feu le maitre el haj elanka et j’en passe. Mais à partir de 1980, une nouvelle vague de « Cheb et cheba » sont entrée en scène, en créant des groupes populaires avec des instruments modernes en tête l’orgue. Qui englobe tous les autres outils de travail des ainés. Le « rai » est banalisé, et vulgarisé comme n’a jamais été au paravent. Les nouvelles danseuses dansent à moitié nue, avec un buste aux seins dressé, des pantalons serrés, au contraire de leurs ainées, à la façon libanaise ce qui rend le « rai » sans charme que jadis. Ces opérations de modernisations ont déchaumé le »rai », cet art a perdu beaucoup de sa teneur, ses paroles sont devenues incontestablement les plus mauvaises que certains chantent sans avoir honte. Le « rai » était une grande école d’artistes, de créateurs artistiques, de défendeurs de ce style. Hélas je regrette amèrement les vieux beaux jours du « rai » sous l’égide des maitres et stars brillantes. Le respect des gouts des populations ne demeure plus une affaire de pudeur, les « raistes » fabriquent des paroles comme ils leurs beau semble, ils les chantent chacun son style qui ne dépasse pas le folklore vulgarisé et médiocrité. Ce vide dans la chanson du « rai » est meublé par des superbes jeunes filles qui dansent sur le rythme folklorique choisi par le compositeur
Pour valoriser la chanson qui ne vaut pas le mérite de son enregistrement. Ces danseuses bougent comme elles peuvent par absence d’une chorégraphie appropriée. L’essentiel qu’elles bougent. Peut-on dire adieu au rythme naturel du « rai » des ainés soit au Maroc ou en Algérie, cette maladie est propagent. Par amour à cette musique, j’ai voulais extérioriser mon mécontentement quant à la façon que le « rai » a subit en absence d’une critique constructive visant à redonner à ce style son éclat d’hier, où toute la famille n’avait pas honte d’entendre le vrai « rai » du temps de nos parents.

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